Renardeau seul : que faire ?

Renardeau seul : que faire ?

Croiser un jeune mammifère en dehors de son terrier n’est pas forcément un motif d’inquiétude, mais certains cas doivent retenir votre attention : explications !

Comment agir face à cette situation ? 

  1. En général si le jeune mammifère a encore les yeux fermés, a l’air apathique ou est blessé, vous pouvez d'ores et déjà contacter un centre de soins pour la faune sauvage qui vous donnera tous les premiers conseils essentiels. 
  2. Ne touchez jamais un jeune mammifère à mains nues : l’odeur humaine peut entraîner l’abandon des petits / effrayer la mère. Un contact direct peut aussi leur transmettre des maladies ou vous en donner.
  3. Constatez à distance s’il a l’air en détresse (blessure, par exemple), ou s’il est à proximité d’un danger immédiat : route, animaux domestiques etc.
  4. Il n'y a rien d'apparent ? Observez caché / camouflé, à distance et plusieurs heures si la mère revient. Cela est très important. Si la mère vous voit ou vous sent, elle ne reviendra pas, voire jamais.

Le cas du renardeau 

> Scénario 1 : Les renardeaux aiment explorer leur environnement à la sortie du terrier, même en pleine journée. Il n'est donc pas forcément abandonné ou en détresse. Soyez vigilant qu'il ne soit pas à proximité de la route ou d'animaux domestiques (exemple : chiens sans laisse).

> Scénario 2 : Si le terrier a été dérangé par des humains trop près, des chiens sans laisse etc. la maman est peut-être en train de déplacer, un par un, ses petits dans un autre terrier. Pendant ce déplacement, la famille court de grands dangers (circulation routière, vulnérabilité face aux prédateurs, pièges etc.). Vous l'aurez compris : il ne faut jamais s'approcher d'un terrier. Il faut passer son chemin.

> Si le petit est tout seul, vérifiez que la mère revient : Restez camouflé, à grande distance et soyez patient : pour que la mère se montre, il faut parfois attendre de longues heures. Être caché est très important car si elle vous voit ou vous sent, elle ne reviendra pas puisqu'elle considérera qu'il y a un danger. Il y aura également la possibilité d'un abandon.

Sachez que le petit aura toujours plus de chance de survie auprès de ses parents et de ses frères et sœurs.

Autre exemple : le blaireautin 

Quant aux blaireautins, leurs mœurs sont davantage nocturnes et leurs sorties en pleine journée plus rares. Soyez donc attentif à l’état de santé de l’animal. S’il ne vous paraît pas en forme, il se peut que la mère soit morte : n’hésitez pas à vérifier les axes routiers voisins. 

Sachez que le petit aura toujours plus de chance de survie auprès de ses parents et de ses frères et sœurs. Les blaireaux sont des animaux très sociables et se développent, vivent en famille.

Au moindre doute, contactez un centre de soins pour la faune sauvage.

Comment le mettre en sécurité avant de l’amener en centre de soins ?

Si le jeune est blessé, affaibli ou en forme mais que les parents ne reviennent vraiment pas après avoir observé de loin et camouflé, tout en prenant en compte les conseils du centre de soins, voici nos conseils : 

> Ne le dorlotez pas, ne lui parlez pas : un animal sauvage ne montre ni son stress, ni sa souffrance. Il ne faut donc pas interagir avec lui. Aussi, l’habituer à l’humain (imprégnation) empêchera son retour à la vie sauvage car il ne survivra pas.

> Placez-le dans un carton préalablement troué (pour qu’il respire) à l’aide de gants (latex, jardinage) ou d’un tissu.

> Mettez du papier journal ou du tissu épais/polaire qui ne s’effiloche pas au fond. 

> Si possible, mettez une bouillotte (une bouteille d’eau chaude bien fermée par exemple), enroulée d’un tissu épais qui ne s’effiloche pas. Attention à ce que le bébé ne se brûle pas et que la bouillotte ne l’écrase pas.

Attachez la bouillotte pendant le rapatriement en voiture pour ne pas qu'elle écrase le petit dans les virages.

> Fermez le carton avec du scotch et placez-le dans un endroit calme, dans le noir, à l’abri des animaux domestiques et hors de portée des enfants, en attendant la prise en charge par le centre de soins.

Ne vous improvisez pas soigneur : 

  • Ne lui donnez ni à manger ni à boire. En fonction de ce qu’il a, cela pourrait lui être fatal et la mort très rapide et douloureuse.
  • La loi interdit de conserver un animal sauvage chez soi. De plus, en vous improvisant soigneur, vous pouvez aggraver l'état de l'animal et ses chances de survie et de relâcher (carences suite à une mauvaise alimentation, blessures suite à un mauvais conditionnement ou manipulation, mauvais traitement, imprégnation...)
  • Les gestes sont très techniques et doivent être réalisés par des soigneurs.
  • Tenter de soigner soi-même un animal sauvage peut donc lui coûter la vie mais aussi compliquer sa prise en charge future par un centre de soins.

© Photo : Parole de Léa - Tous droits réservés - Blaireautin au centre de soins Le Tétras Libre.

Où trouver un centre de soins pour la faune sauvage ?

Renseignez-vous dès maintenant sur le centre de soins le plus proche de chez vous ou de votre lieu de vacances pour agir sereinement si cette situation se présente. 

Voici une liste assez complète des centres en France : https://www.reseau-soins-faune-sauvage.com/

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